La pyramide de Maslow - partie2
Maintenant que vous savez ce qu'est la pyramide des besoins de Maslow (voir la première partie), vous vous posez peut-être ces questions : quelles sont les limites de ce concept et à quoi ça peut servir ?
Récapitulatif de la partie 1
La pyramide de Maslow vous donne une représentation simple de vos besoins les plus élémentaires. Ces besoins vous poussent à l’action, généralement sans même vous en apercevoir. Ils sont au nombre de cinq, classés schématiquement sur les étages d’une pyramide, par ordre de priorité :
Etage1 : Votre but dans cet étage est de satisfaire les besoins de votre corps pour qu’il puisse continuer à fonctionner normalement.
Etage2 : Votre but dans cet étage est d’écarter tous les dangers mettant votre vie en péril, à court, moyen et long terme. Ceci pour envisager sereinement l’avenir.
Etage3 : Votre but dans cet étage est de tisser des liens sociaux afin d’aimer et d’être aimé
Etage4 : Votre but dans cet étage, c’est de récolter de la reconnaissance sociale ; cela vous permet de constater objectivement que vous avez de la valeur. Mais votre but dans cet étage, c’est aussi de ne pas dépendre uniquement des avis extérieurs ; c’est de vous prouver par vous-même que vous avez de la valeur.
Etage5 : Votre but dans cet étage est de réaliser (dans le sens concrétiser) votre potentiel.
A quoi peut vous servir cette pyramide ?
Cela vous permet d’avoir une vue d’ensemble sur ces cinq aspects importants de votre vie, qui influencent votre moral et votre motivation au quotidien.
Voici quelques exemples. Certains sont un peu extrèmes, mais c'est pour bien se fixer les idées et mieux comprendre l'utilité de ce modèle.
Vous vous retrouvez au milieu du désert et commencez à vous déshydrater. Attention, votre étage 1 vous ordonne de trouver de l'eau de toute urgence !
Vous êtes au chômage et passez vos journées à regarder la TV pendant que vous touchez des cotisations de plus en plus petites au fil des mois ? Mauvaise idée, vous feriez mieux de chercher un emploi ou une autre solution (légale) pour avoir des rentrées d’argent plus pérennes.
Vous êtes un célibataire associable et sans ami, vous ne sortez strictement jamais, vous ne voyez que vos collègues et encore vous vous contentez du minimum requis ? Mauvaise idée, au long terme vous risquez la dépression. Vous feriez mieux de sortir de chez vous pour créer des liens avec d’autres personnes, c’est bon pour le moral et bon pour le cerveau (ça peut vous servir au travail), cf. Les 5 clés du cerveau.
Vous travaillez d’arrache-pied et faites des miracles, mais votre chef ne vous fait jamais aucun compliment et vous sentez que ça vous manque ? Il va même jusqu’à vous dire que vous n’en faites pas assez ou que vous ne faites pas assez bien ? Changez de travail, d’équipe, d’entreprise. Ce que vous voulez, mais ne restez pas dans cet environnement qui fait barrage à votre évolution.
Ces 4 marches sont satisfaites et pourtant vous sentez qu’il vous manque quelque chose ? Que votre vie aurait beaucoup plus de sens si vous vous engagiez dans cette « quête » qui vous stimule rien qu’à y penser ? Et bien faites en sorte d'y passer quotidiennement du temps, et vous approcherez du sommet de la pyramide !
Les deux limites notables de ce modèle
Limite 1
Certains contestent la règle qui dit qu’on ne peut passer à l’étage du dessus que lorsqu’on a satisfait les étages du dessous. Par exemple, un maçon peut avoir un bras dans le plâtre avec convalescence (Etage1 : besoin de soigner son corps pour qu’il retrouve son fonctionnement normal) et persister à vouloir retourner travailler sur son chantier pour montrer à ses collègues qu’il est un dur à cuire (Etage4 : la reconnaissance sociale).
Il y a des millions d’autres exemples comme celui-ci où des personnes escaladent les étages du dessus sans s’être assuré d’avoir consolidé ceux du dessous.
Limite 2
Certains jugent ce modèle incomplet et pensent qu’il faudrait ajouter d’autres étages. Par exemple, un besoin « d’immortalité » (dans le sens d'un besoin de plus de temps).
L’avis de Maslow sur ces deux limites
Concernant les priorités parfois biaisées : Maslow en était conscient, il l’a bien écrit dans son article. Il donne par exemple le cas des psychopathes qui ne semblent carrément pas du tout avoir besoin d’amour. Il avance aussi que certaines personnes, ayant atteint l’étage de la reconnaissance sociale, dénigrent celui de l’amour. Il explique par ailleurs que l’escalade d’un étage à l’autre ne se fait pas instantanément : vous êtes comme « à cheval » sur deux étages, en consolidant celui du dessous et en commençant à grimper celui du dessus.
Concernant l’exhaustivité de ce modèle : Maslow en était aussi conscient et a donné d’autres exemples de besoins élémentaires comme celui de comprendre et d’apprendre. A la fin de sa vie, il pensait aussi à un besoin de « transcendance », en gros le besoin de servir l’humanité.
Mon avis
Mon avis sur la première limite, c’est que le maçon devrait rester chez lui et attendre que son bras se remette en place plutôt que de se le casser davantage ou pire de se casser son deuxième...
Je pense que ce modèle est cohérent sur le point suivant : il vaut mieux autant que faire se peut le respecter pour gravir les étages dans de bonnes conditions en les consolidant.
Je pense aussi que parfois, se concentrer uniquement sur l’étage en cours ne le fera pas se consolider plus vite, et que ne pas commencer à gravir celui de dessus serait un manque à gagner.
Mon avis sur la deuxième limite : il faut rappeler que la pyramide des besoins de Maslow est un MODELE. Ce qui veut dire que sa vocation est de décrire UNE PARTIE de la réalité par une synthèse simple et compréhensible, et non pas toute la réalité - ça serait bien trop complexe et on ne serait de toute manière jamais certain d’être exhaustif.
Le mot de la fin
Globalement, cette pyramide est un outil simple et efficace qui peut vous permettre de mieux vous comprendre, de mieux comprendre les autres, et d’organiser votre évolution (et éventuellement de contribuer à celle des autres!).
Principale source: A theory of Human Motivation, A.H. Maslow (1943)